Cigarette électronique : entre le potentiel antitabac et la crainte de la dépendance des jeunes

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Cigarette électronique : entre le potentiel antitabac et la crainte de la dépendance des jeunes

Elle ne laisse personne indifférent. Elle, c’est la cigarette électronique, ce dispositif inventé (ou réinventé) au début des années 2000 du côté de l’Empire du Milieu pour aider les fumeurs à décrocher. Depuis les premières polémiques sur son efficacité, puis sur ses effets secondaires sur le long terme, l’e-cigarette a parcouru un long chemin, notamment en France où elle est désormais « timidement » conseillée par certains acteurs de la santé publique pour lutter contre le tabagisme. En parallèle, ces mêmes institutions s’inquiètent sur l’engouement des jeunes pour les dispositifs de vapotage.

La cigarette électronique : bientôt dans l’arsenal « officiel » contre le tabagisme ?

Si la cigarette électronique a suscité tant de controverses, avec de nombreux rétropédalages de la part des autorités sanitaires un peu partout dans le monde, c’est qu’elle a souffert de sa « nouveauté ». En effet, dans les années 2000 et 2010, nous n’avions aucun recul sur son impact à long terme. Aujourd’hui, plus de 15 ans après sa commercialisation, la cigarette électronique est indubitablement moins nocive que la cigarette à tabac. C’est en tout ce qu’affirme l’Académie nationale de médecine, qui prône une stratégie de « moindre mal » pour lutter contre le tabagisme dans une France que l’on surnommait il y a encore quelques années la « Cheminée de l’Europe ».

La position de l’Académie nationale de médecine est motivée par plusieurs facteurs :

  • D’un côté, la cigarette électronique épargne à son utilisateur (ou le vapoteur) l’inhalation de centaines substances toxiques qui résultent de la combustion du tabac. Il s’agit notamment du goudron et du monoxyde de carbone ;
  • De l’autre, et selon les chiffres du Baromètre Santé publique France de 2017, la cigarette électronique aurait permis à quelque 700 000 Français de décrocher de fumer après une période de vapotage de deux ans.

Mais pour qu’elle puisse pleinement remplir son rôle d’aide au sevrage tabagique, la cigarette électronique doit embarquer un e-liquide rigoureusement contrôlé. L’Académie nationale de médecine souligne que si l’e-cigarette est très utile pour outiller les fumeurs qui souhaitent décrocher, elle doit faire l’objet d’un contrôle rigoureux pour éviter les cas de mésusages, parfois mortels, que certains pays ont connus.

L’Académie des « Sages » fait référence à la pneumonie baptisée « Evali » qui a inquiété au Texas et en Californie. Après enquête, les autorités sanitaires américaines avaient expliqué que cette pneumonie mystérieuse avait été causée par des e-liquides frelatés et contenant, de surcroit, une substance interdite : l’acétate de vitamine E. C’est donc pour cette raison que l’Agence nationale de sécurité des aliments, de l’environnement et du travail (ANSES) a mis au point une base de données exhaustive qui détaille la composition de TOUS les e-liquides commercialisés en France. Des sites comme https://www.vapoclope.fr/97-nos-kits-cigarette-electronique jouent le jeu en contrôlant rigoureusement les dispositifs de vapotage proposés.

Quid du phénomène de la dépendance des jeunes ?

Dans certaines régions de France, des nuages de fumée aromatisée sont régulièrement perçus aux alentours des écoles secondaires, au-dessus des têtes des élèves, en sortie de cours. Ce phénomène inquiète et interroge sur les mesures de contrôle sur la commercialisation des dispositifs de vapotage d’un côté, puis des e-liquides de l’autre, notamment dans les boutiques spécialisées dans la vente des e-cigarettes et de leurs accessoires.

Certains spécialistes appellent à la fermeté contre les contrevenants, mais rappellent qu’il ne sert à rien de succomber à la désinformation pour y remédier. Ainsi, selon une étude menée par l’Inserm, les adolescents qui ont commencer par vapoter ont 42,9 % de risques en moins de devenir des fumeurs quotidiens en comparaison avec ceux qui ont commencer par la cigarette à tabac. Cette étude rigoureuse met donc à mal la théorie dite de « l’effet passerelle ». Néanmoins, il va sans dire que d’un point de vue sanitaire, l’idéal reste bien entendu de ne jamais inhaler de fumée, qu’elle soit produite par une cigarette électronique ou par la combustion du tabac.

Pour conclure, rappelons que l’e-cigarette ne doit être envisagée que par les fumeurs qui tentent de décrocher. Elle doit également faire l’objet d’un usage exclusif, et non en combinaison avec la cigarette à tabac. Enfin, elle doit être considérée comme une aide temporaire pour décrocher, et non comme une solution de substitution durable.

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