Comment créer son entreprise dans le secteur du bâtiment ?
Démarrer une activité dans le domaine du BTP est une excellente solution pour profiter des opportunités d’emploi offertes par ce secteur. Si vous êtes un maçon, un charpentier, un peintre, un couvreur, ou autre, créer votre entreprise du bâtiment vous permettra de mettre à profit vos compétences dans le domaine. Cependant, il est important de garder à l’esprit que la création et le démarrage d’une société de BTP comportent des particularités qu’il est important de bien comprendre avant de se lancer. Découvrez dans cet article les différentes étapes à suivre afin de mener à bien votre projet de création d’entreprise.
Se renseigner sur les assurances nécessaires dans le secteur du BTP
Avant de commencer à effectuer les démarches nécessaires pour la création de votre entreprise, il est indispensable que vous connaissiez les assurances obligatoires auxquelles vous devez souscrire pour exercer dans ce secteur. Les caractéristiques et les risques d’une entreprise du bâtiment impliquent que le chef de la société souscrive à des contrats d’assurance bien déterminés. Pour préserver la stabilité de la société face aux risques tels que la malfaçon des travaux, le créateur est dans l’obligation de souscrire à une assurance garantie décennale et à une assurance responsabilité civile professionnelle.
Souscrire à une assurance décennale pour son activité permet de profiter d’une couverture contre certains risques avant le démarrage des travaux. Selon les réglementations en vigueur, l’entreprise qui s’est occupée d’un chantier jusqu’à la fin est responsable de la stabilité de l’ouvrage ainsi que des dommages éventuels pendant 10 ans après la réception des travaux. Par conséquent, s’il y a un effondrement de l’ouvrage, l’entreprise ayant réalisé les travaux est dans l’obligation de rembourser le prix total de la structure et des indemnités. Il est donc important de bien choisir une assurance décennale pour votre entreprise.
Quant à la responsabilité civile professionnelle, elle permet à la société de supporter les frais découlant des dommages causés aux tiers dans l’exercice de son activité. Par conséquent, dans le cadre d’un fait causé par un salarié à un tiers, c’est l’entreprise qui endosse l’entière responsabilité. C’est la raison pour laquelle il est nécessaire de souscrire à une assurance responsabilité civile professionnelle, dans le but de réparer un éventuel préjudice et de maintenir la solvabilité de la société.
Par ailleurs, il est également important (mais pas obligatoire) pour une entreprise spécialisée dans le bâtiment de couvrir son gros outillage ainsi que son stock. De plus, si la société utilise des véhicules, ils devront nécessairement être assurés.
Quelles sont les conditions à remplir pour créer une entreprise dans le bâtiment ?
La création d’une société dans le BTP demande un minimum de prérequis pour être sûr de conduire ce projet à bon port.
En premier lieu, il est indispensable de posséder une qualification professionnelle pour exercer dans le domaine. Créer une société du bâtiment implique que celle-ci soit gérée par une personne ayant les diplômes requis. Le diplôme fait partie des pièces obligatoires que le créateur de la société devra intégrer au dossier pour valider la création de l’entreprise. Cependant, si vous n’avez pas de diplôme, il est quand même possible de pratiquer certains métiers, à la seule condition de prouver que vous disposez d’une expérience professionnelle de trois ans au moins dans l’exercice du métier en question.
Ensuite, l’entrepreneur de ce secteur doit être doté de qualités de gestion : il est nécessaire qu’il soit en mesure de bien chiffrer ses devis en vue de s’assurer de la rentabilité des chantiers qu’il prend, tout en respectant les prix pratiqués sur le marché. En plus, l’entrepreneur doit disposer de quelques notions de contrôle de gestion pour assurer le suivi des budgets de chaque chantier. Cela lui permettra d’éviter les dérapages, néfastes pour la rentabilité et la pérennité de la société.
En parallèle, il est préférable d’avoir plusieurs années d’expérience dans le métier avant de se lancer ; cela garantit la maîtrise du déroulement d’un chantier. Si vous n’avez pas suffisamment d’expérience, s’occuper de toutes les activités du chantier et se charger en parallèle de la gestion des devis, du suivi du budget et de la relation client peut s’avérer très problématique.
Enfin, l’entrepreneur doit effectuer un stage de préparation à l’installation. Ce stage a pour but d’améliorer les compétences brutes du créateur d’entreprise en ce qui concerne la gestion de sa boîte. Ce stage permet également de mettre en valeur la place des obligations légales. Il est payant, et son coût varie de 175 à 200 € en fonction de la Chambre des métiers compétente. Toutefois, il est possible que l’entrepreneur ne réalise pas ce stage, s’il remplit certains critères qu’il devra forcément justifier.
Quelle forme juridique choisir pour la société ?
Après avoir pris connaissance des prérequis, un entrepreneur dans le bâtiment et les travaux publics doit choisir le statut juridique de son entreprise.
S’il ne désire pas employer des salariés, le créateur de la société peut opter pour une microentreprise. Ce statut juridique offre de nombreux avantages tels que des formalités allégées ainsi qu’un régime social et fiscal bénéfique. La microentreprise peut donc permettre à l’entrepreneur d’honorer ses premières commandes en tant qu’indépendant. Toutefois, en dehors des seuils, le statut de microentreprise ne permet pas la déduction des charges et de la TVA, ou encore l’emploi de travailleurs supplémentaires en cas de besoin. Cela peut constituer un obstacle pour la croissance de l’entreprise. Dans ce cas, il n’existe pas de distinction entre le patrimoine personnel et celui de l’activité de l’entrepreneur. Par conséquent, en cas de dettes, ce dernier peut être poursuivi sur ses biens et les perdre.
Pour se protéger contre les « risques » du statut de microentreprise, l’entreprise peut opter pour la forme de société de BTP. En d’autres termes, s’il désire employer des travailleurs et déduire ses charges, l’entrepreneur devra plutôt choisir la création d’une société en bonne et due forme dans le bâtiment. Il peut alors choisir un statut juridique entre l’EURL, la SAS, la SASU et la SARL. Ces régimes juridiques sont à responsabilité limitée et le risque financier du créateur de l’entreprise ne pourra ainsi pas dépasser son apport.